FEMINA EST Le jardin enchanté
"C'est un travail à temps plein que de s'occuper d'un tel jardin" dit modestement Thierry Dronet. Pendant que les viviteurs déambulent, flânent et admirent les fleurs, les massifs, les petits ruisseaux, en ce dimanche d'été, Thierry Dronet désherbe une petite plate-bande et emporte les mauvaises herbes avec sa brouette. A quelques kilomètres de Granges sur Vologne, à Berchigranges, en pleine forêt vosgienne, Thierry Dronet a créé le jardin de ses rêves.
Il y a une vingtaine d'années, il a acquis une ancienne carrière de granit : "Aujourd'hui encore je retrouve, en travaillant la terre, les câbles d'acier qui servaient à scier les dalles de granit."
Petit à petit il élargit l'espace, abattant un à un les grands sapins. 3000 résineux vont ainsi laisser la place à une superbe clairière vallonnée où courent des ruisseaux qui alimentent de petits étangs. La terre arrive avec une noria de plus de 200 camions pour couvrir le sol granitique. 2200 tonnes de bonne terre sont ainsi déversées sur le site. Thierry Dronet commence à aménager son jardin. En professionnel ? "J'ai une formation initiale de coiffeur!"
Il restaure la maison avec talent et bon goût, construit un abri en rondins au toit garni de plantes grasses. Tout s'harmonise petit à petit avec le site. Des poissons trouvent leurs repères dans les étangs, les arbres sauvegardés apportent l'ombre aux plantes qui en ont besoin. L'herbe est verte et grasse : "On a une rosée tous les matins, cela facilite les choses", confie le jardinier de Berchigranges.
Et puis un jour, il rencontre Monique, pépiniériste de Saint-Dié, passionnée par les jardins à l'anglaise. Coup de coeur pour le jardin, coup de foudre avec Thierry. Elle quite Saint-Dié et installe à Berchigranges ses serres et sa production de plantes. Sa pépinière a pris de la hauteur au milieu de la forêt.
"Cette rencontre est en fait à l'origine du jardin tel qu'il est aujourd'hui. J'aménageai, Monique a apporté son savoir-faire de professionnelle des plantes."
Il y a sept ans, le jardin s'ouvre au public. Aujourd'hui ce sont 8000 visiteurs qui viennent admirer ce parc au milieu de la forêt vosgienne. Le domaine de deux hectares s'agrandit. 4000 m² sont en cours d'aménagement.
"L'objectif est de créer un jardin naturel demandant très peu d'entretien, qui privilègie les plantes locales, les fleurs de prairie", dit Thierry Dronet. Cette extension sera ouverte au public en 2003.
Dans le jardin les visiteurs continuent de découvrir la mise en scène, les décors. La Chambre des Dames avec ses allées en briques, ses treillages, témoigne d'une ambiance intime. Plus loin, une pause est possible sur un petit banc de branches assemblées. Un buisson apporte un peu d'ombre.
Aller à Berchigranges, c'est se risquer à une belle émotion. A découvrir comment la passion permet de mettre en scène plantes rares, plantes sauvages, de façonner le paysage, de bâtir de petits ponts, de tracer des allées. Avec une volonté constante d'harmonie, de respect de la nature.
Visiblement les visiteurs sont contaminés par la paix du lieu. Ils ne visitent pas, ils vivent quelques heures précieuses.
Ils repartiront avec l'envie de cultiver eux aussi leur jardin.
Bernard Hamann
Il y a une vingtaine d'années, il a acquis une ancienne carrière de granit : "Aujourd'hui encore je retrouve, en travaillant la terre, les câbles d'acier qui servaient à scier les dalles de granit."
Petit à petit il élargit l'espace, abattant un à un les grands sapins. 3000 résineux vont ainsi laisser la place à une superbe clairière vallonnée où courent des ruisseaux qui alimentent de petits étangs. La terre arrive avec une noria de plus de 200 camions pour couvrir le sol granitique. 2200 tonnes de bonne terre sont ainsi déversées sur le site. Thierry Dronet commence à aménager son jardin. En professionnel ? "J'ai une formation initiale de coiffeur!"
Il restaure la maison avec talent et bon goût, construit un abri en rondins au toit garni de plantes grasses. Tout s'harmonise petit à petit avec le site. Des poissons trouvent leurs repères dans les étangs, les arbres sauvegardés apportent l'ombre aux plantes qui en ont besoin. L'herbe est verte et grasse : "On a une rosée tous les matins, cela facilite les choses", confie le jardinier de Berchigranges.
Et puis un jour, il rencontre Monique, pépiniériste de Saint-Dié, passionnée par les jardins à l'anglaise. Coup de coeur pour le jardin, coup de foudre avec Thierry. Elle quite Saint-Dié et installe à Berchigranges ses serres et sa production de plantes. Sa pépinière a pris de la hauteur au milieu de la forêt.
"Cette rencontre est en fait à l'origine du jardin tel qu'il est aujourd'hui. J'aménageai, Monique a apporté son savoir-faire de professionnelle des plantes."
Il y a sept ans, le jardin s'ouvre au public. Aujourd'hui ce sont 8000 visiteurs qui viennent admirer ce parc au milieu de la forêt vosgienne. Le domaine de deux hectares s'agrandit. 4000 m² sont en cours d'aménagement.
"L'objectif est de créer un jardin naturel demandant très peu d'entretien, qui privilègie les plantes locales, les fleurs de prairie", dit Thierry Dronet. Cette extension sera ouverte au public en 2003.
Dans le jardin les visiteurs continuent de découvrir la mise en scène, les décors. La Chambre des Dames avec ses allées en briques, ses treillages, témoigne d'une ambiance intime. Plus loin, une pause est possible sur un petit banc de branches assemblées. Un buisson apporte un peu d'ombre.
Aller à Berchigranges, c'est se risquer à une belle émotion. A découvrir comment la passion permet de mettre en scène plantes rares, plantes sauvages, de façonner le paysage, de bâtir de petits ponts, de tracer des allées. Avec une volonté constante d'harmonie, de respect de la nature.
Visiblement les visiteurs sont contaminés par la paix du lieu. Ils ne visitent pas, ils vivent quelques heures précieuses.
Ils repartiront avec l'envie de cultiver eux aussi leur jardin.
Bernard Hamann